Le mouvement des gilets jaunes connaît une répression dans la rue et dans les tribunaux d’une rare
violence. Mutilations, détentions arbitraires et gardes à vue abusives de l’aveu même de circulaires
à destination des officiers de police judiciaire à Paris, condamnations quasi-systématiques, impunité
totale des forces de l’ordre (strictement aucune condamnation à notre connaissance contre un
policier français dans le cadre des gilets jaunes).
Globalement, on constate des condamnations lourdes au regard de dossiers parfois très légers.
Comme toujours, les parquets se font les relais directs des mots d’ordre du gouvernement, exigeant
des peines d’une fermeté exemplaire et assumant pleinement qu’il s’agit de briser le mouvement
social. Les juges se plient bien entendu à leur volonté – y compris au mépris de certaines évidences
juridiques.
Les contrôles et les gardes à vue préventives se multiplient, à Paris, Toulouse, Lille …
L’application de la loi anti-casseurs a permis à la police et au parquet d’enfermer, de ficher et de poursuivre pour des motifs parfaitement insignifiants tels que le port du masque anti-poussière. La question se pose à présent de savoir jusqu’où les juges vont continuer de courber l’échine sous les coups de boutoir du ministère de l’intérieur.
Heureusement, la solidarité s’organise dans la rue comme devant les salles d’audience, à travers
des pratiques de soin, de désarrestation et de bons conseils ; tandis que des batailles sont également
menées en saisissant les quelques recours juridiques à disposition, et qu’une entre-aide financière
s’organise pour soutenir les inculpé.e.s.