Quelqu’un·e de votre entourage a été tué·e par la police

– Porter plainte et se constituer partie civile.

– Faire très attention au choix de l’avocat. En effet on a vu dans certains cas l’avocat-e faire le strict minimum voire quasiment rien, ou dans d’autres cas, prendre contrairement à l’avis de la famille, des positions conciliantes envers les autorités, voire même un-e avocat-e qui, en certaines occasions, a agi à l’opposé des intérêts de la famille. Il faut trouver un-e avocat-e motivé-e pour ce combat. Si vous ne connaissez pas d’avocat, vous pouvez vous rapprocher d’organisations qui luttent contre les violences policières (voir la petite liste d’organisations à la fin de ce texte)

– Dans la plupart des cas, il faut refuser la restitution du corps et de procéder aux obsèques. C’est évidemment très difficile alors qu’on est dans l’émotion et la douleur, mais c’est très important. En effet, on sait d’expérience que l’autopsie et autres expertises peuvent être mal faites ou « arrangées » dans le but de disculper le ou les membres de forces de « l’ordre » (voir, à titre d’exemple, le cas de Wissam El-Yamni) : il deviendra difficile d’obtenir une contre-expertise ou autopsie si le corps est enterré. Les autorités vont chercher à mettre le corps « à l’écart » le plus vite possible (dans plusieurs cas où la victime était de nationalité ou d’origine étrangère, les autorités ont proposé à la famille de financer le transport dans le pays d’origine).

– Ne pas hésiter à prendre contact avec un membre d’une famille victime d’un drame semblable. Il pourra dire ce qu’il a vécu et le combat dans lequel il a été, ou est encore, engagé. Si vous ne connaissez pas de famille de victime, vous pouvez vous rapprocher des organisations qui luttent contre les violences policières. (voir la petite liste d’organisations à la fin de ce texte)

– Demander à des personnes qui vous soutiennent d’aller sur les lieux du drame pour recueillir des éventuels témoignages ou des indices. Plus tôt on pourra le faire, mieux ce sera. Il est préférable que ce ne soient pas les membres de la famille eux-mêmes qui cherchent des témoignages : on pourrait les soupçonner d’avoir sollicité de faux témoignages.

– Organiser assez vite une manifestation ou marche blanche. Celle-ci visera deux effets positifs. D’une part, c’est une occasion pour la famille de faire quelque chose pour « l’honneur » du mort (comme le disait la veuve d’une personne tuée par un gendarme) et aussi de se rendre compte qu’elle a des soutiens et cela peut l’aider à se mettre dans une position plus dynamique. D’autre part, de faire changer, au moins en partie, les propos des médias qui, sans cela, ne font que répercuter ce que les forces de l’ordre et les autorités leur ont dit (et on sait que systématiquement ceux-ci s’emploient à salir la victime).

Lors des appels à manifestations il est préférable de mettre en avant des revendications précises (comme obtenir qu’un juge d’instruction soit nommé ou obtenir l’accès au dossier, ou une reconstitution etc. ) : ça mobilisera très probablement plus de personnes qu’un motif plus attendu de manifestation (comme l’anniversaire de la mort de la victime, par exemple)

– Faire connaître, dans les réseaux et collectifs qui militent contre les violences policières (voir la liste d’organisations à la fin de ce texte), qu’un nouveau crime policier a été commis, leur communiquer les dates de marche blanche, de manifestation et de rassemblement au tribunal ou ailleurs, de manière à ce qu’on parle le plus largement possible de ce qui s’est passé et de manière aussi à amener du monde à participer à ces évènements.

Dans ce but, on pourra aussi contacter le milieu professionnel de la victime et le milieu sportif ou culturel où elle avait éventuellement des activités. Penser aussi aux syndicats, aux associations, à la mairie si ils sont susceptibles d’aider (ne serait-ce que financièrement).

– Créer une cagnotte, pour aider à financer les tracts, teeshirts, banderoles et surtout pour aider à financer les frais d’avocat.

– Et enfin, savoir que le combat sera long et incertain. Il aura deux buts : d’une part, obtenir la condamnation des membres des forces de « l’ordre » impliqués et des « réparations » pour la famille, et d’autre part participer à ce qu’aucun des nombreux meurtres commis par les forces de « l’ordre » ne passe inaperçu mais au contraire faire connaître, le plus largement possible, à l’opinion publique ces actes inadmissibles des forces de « l’ordre ».

Liste des organisations les plus connus qui luttent contre les violences policières (ils pourront vous diriger vers d’autres collectifs présents un peu partout en France) :

– Collectif Adama Traoré : FB La Vérité pour Adama

– Urgence Notre Police Assassine : FB Collectif urgence notre police assassine

– Desarmons-les : FB Desarmons-les